Rp avec Kyôko

L'aube s'était à peine levée quand Lune de Feu se réveilla.
Je m'étirai puis me glissai hors de mon antre en marchant rapidement. Quand j'arrivai devant le tas de gibier, j' émis un bâillement de fatigue. Et moi qui n'étais pas matinale! Mais bon, le cerfeuil dont j'avais besoin n'allait pas apparaître comme par magie dans mes réserves... Soudain, un lapin bien dodu qui gisait à quelques longueurs de queue attira mon attention. Je m'en saisis et le mangeais en deux-temps-trois-mouvements. Je fis ma toilette le plus rapidement possible et m'élançais vers la sortie du camps, en direction des quatre chênes. Le vent s'engouffrait dans mon pelage dans une agréable sensation d'ivresse et de puissance. Mes pattes soulevaient des nuages de poussière.
*J'ai bien fait de me lever tôt, celles-ci sont inutilisables, plus vite se sera fait, mieux se sera* songeai-je en observant les quelques pousses sèches de cerfeuil qui se ratatinaient sous le soleil. Je repris ma course et m'arrêta enfin devant les quatre chênes, à bout de souffle. Je m'assis et me mis à observer les quatre arbres majestueux qui dominaient en tant que maîtres la clairière. Encore une fois, je ne pus m'empêcher de pousser un soupir admiratif. En tant que guérisseuse, je ne pouvais que rêver à ce que ses arbres représentaient. Des trêves, des temps de paix... Je fermai les yeux et laissais le soleil pénétrer ma fourrure dans une merveilleuse sensation de bien-être.
Soudain, une odeur inconnue m'assaillit. Me sentant observée j' ouvris les yeux puis tournai la tête en scrutant les sous-bois avant de demander de ma voix claire et sûre:
-Il y a quelqu'un?

Kyôko marchait à pas lent dans la forêt. La forêt de Cerf-Blanc. Elle était consciente qu'elle se trouvait en territoire ennemi mais elle n'avait pas peur. Elle aimait braver le danger. Les rayons du soleil essayait de traverser le manteau de feuilles des arbres. Kyôko s'élança tel un éclair dans les sous-bois. Les feuilles s'envolaient dès que ses pattes touchaient le sol. Elles effleuraient à peine le sol qu'elles étaient déjà en l'air. Kyôko arriva devant une colline qu'elle grimpa sans peine, poussée par son élan. Soudain, elle s'arrêta. Une chatte rousse fermait les yeux devant les Quatre Chênes. Puis elle les ouvrit et tourna la tête avant de demander d'une voix claire et sûre:
"Il y a quelqu'un?
D'une voix railleuse, Kyôko lui répondit:
-Non, il n'y a personne.
Puis, elle se jeta sur Lune de Feu.

Une voix moqueuse me répondit:
-Non il n'y a personne.
Son ton ne me surprit pas. Après tout, si j'avais demandé s'il y avait quelqu'un, c'était parce que j'avais senti l'odeur d'un félin inconnu. Ma question paraissait idiote en apparence. En réalité je l'avais posé uniquement pour faire croire au chat-ou plutôt la chatte vu sa senteur- que j'étais stupide. C'était une technique vieille comme le monde. L'inconnu croyait avoir à faire à un résident de la forêt doté de peu d'intelligence. Si il se révélait agressif et voulait se battre -ce qui malheureusement, était le cas- celui ou celle qui utilisait la ruse avait tout son temps d'identifier l'étranger. La fougue, la soif de découverte et la curiosité imprégnait l'air derrière le mépris face à cette chatte inconnue qui affichait un air si idiot.
Je souri intérieurement. La chatte avait exactement eu la réaction attendue.
Je tournai la tête vers les sous-bois et l'aperçue enfin. Assez menue mais d'une musculature bien développée, elle devait avoir à peu près dix-sept lunes. Je n’eus pas l'occasion de finir mon inventaire. Elle se rua sur moi.
Même si je m'y attendais son attaque me dérouta. Pourquoi m'attaquer? J'avais pourtant montrer que je n'avais pas de mauvaises intentions envers la jeune solitaire. Elle me plaqua violemment au sol et la douleur me coupa le souffle mais je réussi à me dégager en lui labourant le flanc de manière à ce que la chatte me relâche. Je bondis le plus loin possible grâce à mes pattes très musclés afin que la solitaire ne soit pas en mesure de m'atteindre. Je la regardai avec calme et douceur pour lui faire comprendre que je n'avais aucune envie de me battre avec elle. Je relâchai légèrement mes muscles afin de la mettre en confiance. Elle me regarda bizarrement apparemment quelque peu déconcertée.
Voyant qu'elle était toujours tendue, je m'assis et après avoir redonné à ma fourrure un aspect acceptable je dis calmement:
- Tu es dans la forêt depuis longtemps?Je ne t'ai jamais vu dans le coin.